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Yumi Academy
1 juillet 2007

Gurren Lagann

Arrêtons de faire un instant son dindon en critiquant les gens du monde extérieur pour revêtir la tenue de combat de l’otaku, le vrai de vrai et non pas celui qui découvre Heroes sur TF1 en français ou qui achète son petit dévédé de Paprika. Je parle d’un mec hardcore qui a regardé un jour où il faisait ses devoirs de lycée et apprécié Cry Baby. On va donc parler d’anime et il faut bien dire que ça faisait longtemps que je n’avais pas suivi une série anime, ces derniers temps étant plutôt réservés à du Kamen Rider. D’ailleurs, je suis la toute première série de Kamen Rider de 1971 et c’est grandiose.

Bref, niveau anime, c’était pas trop ça. Entre les nanas qui se déguisent en mec, les nanas qui ont un super grand secret qu’elles ne connaissent pas et qui va sauver le monde, les gamins de 13 ans qui ont des pensées dignes de Kant, les animes calqués sur le format du drama : comédie, action, perso principal stéréotypé affublé d’un perso jeune féminin avec des phases kikoo c’est rigolo, faux sérieux qui fait pitié, les séries fan service pour branleur anonyme célibataire j’ose pas parler aux filles c’est dangereux, les suites de suite, les filers made in toei, ce n’était pas très folichon.   

Et puis Gainax est revenu pour mettre tout le monde d’accord tant du coté technique que du coté story. Pour les trois vieux attardés du fond, Gainax c’est Nadia, Gunbuster, Les Ailes d’Honneamise, Otaku no Video et pour les jeunes gothiques lolitas du coin, ils ont fait Evangelion (merci pour les concepts repris dans mes dissertes de philo), Abenobachi, Mahoromatic, Kare Kano et Re Cutey Honey (Honey, ça c’est de l’héroïne, Go Nagai est grand).

Un demi article d’une page sans nommer la série, je retrouve mon pouvoir de broder, c’est la fête. Bref, la nouvelle série de Gainax s’appelle Tengen Toppa Gurren Lagann qui d’après mon ami wikipedia voudrait dire en anglais parce que vu l’heure je comprends mais les mots français ne me reviennent pas donc Break-Through Heaven Gurren Lagann.

L’histoire se passe sur terre où la plupart des humains vivent sous terre dans des villages. En gros, ils n’ont pas de contact avec la surface et avec les autres villages. On est dans la pure isolation qui fait tant peur aux parents et aux médias. On découvre ainsi le jeune Simon dans son quotidien qui consiste à creuser des galeries pour étendre l’espace du Village. Un jour, il découvre un petit foret qui fait de la lumière. C’est très rigolo et ça fera super classe autour du cou. Heureusement pour nous, ça ne va pas rester dans le trip Germinal et la vie du village va être perturbée par l’irruption d’un Gunmen, un robot dont le buste à la forme d’un visage. Lorsque le pilote cause, on peut voir la bouche qui s’anime donnant l’impression que le robot parle.

C’est alors que débarque Yoko une jeune fille avec un bon 95C et un gros fusil pour se bastonner avec le gros robot. Bien sur, un mecha contre trois petits êtres c’est pas du jeu et comme les scénaristes ne sont pas des porcs, ils ont prévu le coup. Simon voulait montrer à Kamina (un autre villageois qui veut voir la surface) une grosse découverte, en plus du petit foret et bien sur, le moment choisi pour la montrer c’est lorsqu’ils sont en pleine urgence, un robot au cul. Et comme le hasard est super bien fait, il s’agit un petit robot en forme de tête. Vous avez compris, après une baston, la destruction de l’intrus, Simon, Kamina et Yoko se retrouvent à la surface.

Au fil des épisodes, on voit notre trio aller de village en village, régler les problèmes souvent liés à l’apparition de Gunmen qui sont piloter par des créatures mi-homme mi-bête et qui s’amusent à trucider et chasser les humains. Il est à noter que les trois premiers épisodes montrent comment Simon et Kamina récupèrent le robot phare de la série le Gurren Lagann (un robot qui s’assemble formé par le Lagann de Simon et le Gurren de Kamina et dont certaines parties sont récupérées à droite à gauche). Par la suite, la petite troupe qui s’est constituée (plusieurs humains combattent les beastmens donc on se regroupe pour être plus fort) s’embarque dans une aventure pour éradiquer le boss des « pas beau », le Lord Génome.

J’en ai déjà trop dit alors on va faire notre analyse type critique isabelle giordanno. On peut diviser la série en arc suivant plus ou moins une sorte de chronologie des styles d’anime. Ainsi jusqu’à l’épisode 8, on est dans une ère très série de robot style année 70. Kamina vole le show, c’est tout comme les pilotes de ces vieilles séries, il n’a peur de rien, il est casse cou, les filles l’aiment, il s’impose comme le leader. C’est un mélange de Koji Kabuto, de Cobra, d’Harlock et pour les plus jeunes de Spike de « garçon vache être bop ». On a aussi le Gurren Lagann qui se combine en nous rappelant un peu le grand Getter Robot. Apres l’épisode 8, on tombe dans un style fin 70 – année 80 avec une princesse qui tombe du ciel, un groupe de héros (nommé la brigade Gurren) vivant dans un vaisseau robot rappelant fortement la White Base et son équipage dans Gundam ou celui du vaisseau dans Z gundam. Pour l’instant on en est là. Si ça se trouve la théorie est complètement foireuse et il n’y aura jamais d’ambiance 90/2000.

L’humour est omniprésent au milieu de tout le sérieux de l’histoire. C’est sauvagement bien dosé, ça arrive au bon moment et c’est pas lourd du tout. Citons l’excellente scène de l’assemblage du robot dans l’épisode 3, le nom des attaques criées par Kamina dans l’épisode 2 ou la scène où Viral, un beastmen récurent sous fifre des grands généraux du Lord Génome et qui venant pour combattre la brigade Gurenn dans l’épisode 7, après un mega speech de vannes demande aux héros d’aller se rhabiller (genre c’est indécent). Explication, lors de l’épisode 6 où cela se passe dans un Onsen, à la fin, les héros sont évacuer du machin et sont tous à poil. Il y a aussi des personnages dont j’ai oublié le nom mais qui participent à créer le comique.

Coté fan service participant également au comique, c’est léger, intégré quand il le faut et là où il faut. Pas de surenchère ou de mauvais goût comme avec les Ken machin (love hina, my santa truc muche ou les fanzines de l’auteur de Bastard). A mentionner dans un épisode, le sous tif de Yoko se fait la malle, plan sur le visage des mecs, de la lumière apparaît éclairant les garçons yeux grand ouvert et une musique pour signifier l’apparition du saint graal. La séquence toute conne qui aurait pu être super ratée mais en fait non, on maîtrise et on vous le montre. Le fan service primaire est présent surtout au début de la série, après cela s’estompe pour se présenter sous la forme d’une ou deux poses extravagantes de temps en temps. Avec l’apparition de Nia, la princesse tombée du ciel, on entre dans un mode plus moe. Elle est jeune, elle a une voix aiguë très gamine, elle a des petits seins par rapport aux autres perso féminin, c’est une princesse, elle est pure, elle pose plein de question à la con au début, elle fait craquer tout l’équipage, elle représente bien tout ce machin pour attirer la sympathie des jeunes hommes fan de garage kit de jeune fille tendance petite fille toute mignonne, tendance lolita complexe.   

D’autre part, Gurren Lagann est une série bourrée de référence au monde de la japanime (très longtemps que ce terme n’était pas réapparu). C’est un peu un jeu de piste avec les Otakus intégristes qui doivent retrouver la moindre petite pose, petite animation, petit bout d’image qui fait penser à. D’après ce que j’ai lu et repéré par moi-même parce que je ne suis pas non plus le dernier des Mohicans, la tête avec son casque du Gurren Lagann fait penser à la tronche de Zambot 3 et on peut continuer avec du Ashita no Joe, Gunbuster, getter robot pour chipoter (rappelons que nous sommes dans une série de Super Robot par opposition au Real de type Gundam) ainsi qu’une apparition d’anciennes héroïnes de la Gainax dans un épisode (dont rei ayanami tout sourire).

Avec tout ça, parlons un peu de la narration. Ce qui est intéressant c’est de constater qu’on débute sur une petite partie du point B avant de commencer véritablement l’histoire avec le début du point A. Ainsi plus les épisodes passent et plus on se demande comment de ça, ils vont passer à ça. Sans compter l’aspect parcours initiatique du héros qui d’un ado admiratif de son « grand frère » (aniki quoi pas frère lien de sang) passe à un jeune homme surpuissant. Le titre de la série mais aussi certaines phrases/discussions sous-entendent aussi cette évolution et prépare au point B puisqu’on passe de l’underground à la surface puis de la surface aux cieux.

L’avancement dans le scénario est assez rapide. En 26 épisodes pas le temps de traîner surtout qu’apparemment à l’origine ils étaient partis pour du 52 épisodes (mais trop compliqué à faire, tenir donc coupe de moitié). Le premier turning point de la série arrive à l’épisode 8, après l’ambiance change, il y a quatre grands généraux beastmens qui se font trucider en même pas 14 épisodes et d’après les rumeurs, le grand lord génome devrait lui aussi y passer avant la fin de la série (je laisse du suspense même si je sais dans quel épisode cela se déroule) et il devrait même y avoir un saut dans le temps. En gros, on ne traîne pas, on va à l’essentiel sans pour autant bâcler et on ne va pas s’en plaindre. Il n’y a pas d’épisode bouche trou, on a pas d’idée alors on meuble comme on peut, il y a toujours de l’action, on apprend chaque fois un peu plus sur les perso, le monde, les désirs d’avenir.

Un petit coté philosophie ressort avec le lord génome qui serait le créateur des beastmens façon mutation génétique. De tête, je crois que les noms des généraux sont d’ailleurs formés en partie avec des noms de molécules (exemple : Cytomander = Cytosine + Salamander). D’ou plein de question sur l’origine de ces êtres sans parler du coté des beastmens et de Viral qui s’en vient après tant d’échecs à se poser des questions sur les humains, qui sont ils, les beastmens supérieurs ou pas. En y pensant, il y a un petit coté planète des singes avec ces hommes bêtes qui dominent la surface et qui pensent être supérieurs aux humains, ces animaux décérébrés. Et puis il y a aussi tous les thèmes classiques à savoir la mort, les sentiments, la religion (ok un épisode), la confiance en soi et j’en passe et des meilleurs.

On peut en tout cas dire au vu de la narration et surtout du scénario c’est que Gainax a de grosses couilles. Je ne vais pas spoiler mais ils ont fait des choses très fortes qu'on ne voit pas ou plutôt plus depuis un bon moment et qui arrivent à surprendre le téléspectateur.

Pour terminer sur la technique, je vais juste dire que les mecs sont des robots et des dieux de l’animation. Qualité constante, pas un épisode moins bien fait que l’autre et toujours une petite séquence, on va vous montrer qu’on est des ouf de l’anim et qu’on maîtrise la technique. Seul ombre au tableau, le charact design de l’épisode 4 confié à un mec extérieur (franchement, le nom j’ai la flemme d’aller le chercher) et qui est sensiblement moins bon et classe. D’ailleurs, il a déclenché la colère des otakus japonais qui s’en sont donnés à cœur joie sur 2ch et qui a aboutit après un commentaire malheureux sur les critiques des fans (sur ledit forum ?), à la démission (de son propre gré) du producteur de la série et aussi co-fondateur du studio, mister Akai.

Voilà, c’est le temps de terminer ce post, en disant qu’on va devoir suivre la série sans les sous titres car nos amis américains ont déjà licencié la série. Ce fut rapide je trouve mais la réputation du studio et le hipe autour de la série a du un peu jouer un peu et Konami pourra ainsi sortir son jeu sur DS en Amérique du Nord. En France, on va se torcher encore quelques années avant de voir la série et pleurer devant les catalogues proposés. D’ailleurs, il va falloir flooder l’anime grand prix français pour voir la série au top de la catégorie espoir et annihiler la concurrence merdique. J’suis sur qu’elle aura une bonne place dans le classement japonais. Vous savez ce qui vous reste à faire, sinon tant pis vous êtes pas des vrais otakus hikikomori geek nerd et vous vous complaisez dans le grand public tendance ménagère de moins de 50 ans. 

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