S.O.S. solitude, il faut que je me défoule !!!
Me voici donc de nouveau chargée de l'accueil et du courrier dans une boite.
Pour ceux qui savent où je travaille, je vous passerai le bêtisier du genre "on est bien à la ratp ?" mais j'en ai d'autres pas mal comme le coursier qui sonne à l'interphone. Je décroche, annonce le nom de la société suivi d'un "bonjour !". Et là j'entends "c'est moi !". Voilà voilà...
Il y a eu aussi ce vendredi matin bizarre où les gens m'ont appelés pour se défouler au téléphone. La première, une dame au fort accent africain m'appelle pour me dire que c'est honteux ce qu'on dit dans le journal sur la banque machin chose comme quoi ce serait la moins chère mais ce n'est pas vrai, elle les a appelés et il faut gagner au moins 2 000 euros par moi pour pouvoir aller chez eux donc nous sommes des menteurs et c'est pas bien, la honte sur tous les journalistes d'oser écrire ça, etc etc.... Je lui demande si c'est un article ou une publicité pour cette banque (et oui, le matin je n'ai pas le temps de lire le journal, paradoxalement). Elle me répond que c'est un article et recommence sa litanie. Je lui fais gentiment remarquer que "la banque la moins chère" veut dire que leurs tarifs sont bas et elle me confirme qu'en effet ils sont bon marhés mais qu'il faut gagner 2 000 euros et donc c'est une banque chère. A ce moment, j'arrête de parler et je la laisse vider son sac car ça ne sert à rien d'essayer d'argumenter. Quand elle a fini, je vais me procurer un exemplaire du journal : en quatrième de couverture, pleine page, la pub pour la "banque la moins chère".....
Dix minutes plus tard, une dame appelle de Lyon, genre accent hyper populaire et elle part dans un trip du genre "oui, c'est quoi vos couvertures en ce moment ? Et la grève ceci cela, vous ne parlez que de ça, vous êtes vraiment des communistes !!! De toute façon vous les journalistes vous êtes tous les mêmes, vous êtes des nantis pleins de privilèges, bourgeois !!! etc etc....." Une sorte de diarrhée verbale où reviennent les journalistes nantis, les communistes et la presse de caniveau que nous serions. "Et l'autre jour encore Cécilia Sarkozy mais vous l'avez salie cette pauvre femme ! Vous n'avez pas honte ?"....et ceci et cela (ça aurait mérité un enregistrement, c'était magistral). Dix minutes plus tard (mais vraiment dix minutes), j'en place enfin une : "si vous voulez, je peux vous mettre en relation avec un journaliste pour que vous lui fassiez part de vos remarques".
......blanc......
Réponse : "euh non..... euh enfin bon euh.....vous transmettrez. Dites leur bien, hein ! Dites leur ! Au revoir madame !"
....biiiiiip....biiiip.....biiiip....
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