Aaaaah ! Les vacances !
Je vois que c'est le bordel dès que je m'absente un peu ^___^ Anyway...
15 jours de vacances, ça fait du bien par où ça passe (et comme ça passe un peu partout, ça fait du bien partout). D'aucun diront que prendre 15 jours de vacances pour aller faire de l'archéologie, c'est pas des vacances. D'ailleurs, pour beaucoup de gens, ne pas passer son temps à cramer sur une plage, c'est pas des vacances. M'en fout, être payée pour aller faire de l'archéo (vive les congés payés car c'est pas l'archéo qui va me salarier ^^), c'est le pied pour moi. Surtout pour retrouver des gens que j'apprécie et que je n'avais pas vu depuis deux ans : Mark et Milie. Mark, c'est mon prof d'archéo-anthropologie funéraire, à qui je dois ma passion pour... l'archéo-anthropologie funéraire (on s'en doute ^^) et bien plus encore. Et Milie c'est "celle qui a eu la bourse" dixit une jalouse dans les couloirs de Paris I parceque cette greluche de Milie, fraîchement débarquée d'Histoire (les grand ennemis) avait eu le culot de se trouver là au bon moment car sa directrice de thèse, nouvelle à la fac s'était vu proposer LA thèse de doctorat pour son étudiante (comme c'est la tradition...oui, à Paris I, si tu espères avoir la bourse au mérite, tu te cuisines un fion et ensuite tu te fourres le doigt dedans jusqu'à l'épaule, ça t'apprendra la vie). En fait, cette peste de Milie a surtout pondu un DEA de 300 pages, soutenu en juin avec 30 pages de bibliographie (lue entièrement) alors qu'elle n'avait jamais fait d'archéologie de sa vie. En gros, elle a rattrappé 4 ans de fac d'archéo en 8 mois. No comment, elle l'a bien mérité, sa bourse. Et en plus, elle est super sympa.
Bref, comme c'est un peu la quatrième fois que je viens et que l'archéo funéraire c'est un peu ma spécialité, j'ai été engagée en tant que sous-sous-chef. Mon rôle étant d'encadrer les petits stagiaires (étudiants et Inrapien (l'INRAP c'est l'Institut National pour la Recherche et l'Archéologie Préventive...ancien AFAN) qui viennent apprendre à reconnaitre les nonos, à les étudier ainsi que les tombes. A Paris I, y'a presque plus rien niveau anthropologie depuis que Mark s'est barré donc ils ne connaissent pas l'os (et donc étudier un squelette quand on ne connait pas ça demande plus d'aide et plus de temps), les inrapiens, ils fouillent des sépultures mais ils ne connaissent pas l'os (= dire à quel os appartient tel ou tel fragment et droite ou gauche) et à les étudiants de Bordeaux, ils ont tout vu tout chié mais en fait n'y connaissent rien en sortant de maîtrise...donc la nana de Bordeaux, j'ai bien été obligé de lui démontrer par A+B que 1) même en ne sortant pas du meilleur labo d'anthropologie du monde (a.k.a. Bordeaux...selon eux-même) j'en savais beaucoup plus qu'elle et que le chef, c'était moi (moi thèse archéo funéraire + anthropologie et toi Maîtrise que anthropo alors tu te calmes) et que 2) tu te prétends bonne mais en fait t'es une tâche parceque 3h30 pour ranger un squelette dans ses petits sacs plastiques, faut pas être fortiche (ça prend 1h30 au maximum, même quand on débute). Normalement, j'aurais dû voler de binôme en binôme à la rescousse des étudiants perdus face à tous leurs petits morceaux d'os (la spécialité du coin c'est le squelette de nouveau-né ou de mort-né...c'est petit et chaque os est en plusieurs parties, imaginez...) et ainsi aider Milie qui se chargeait aussi de l'intendance. Le problème c'est que 3 des inrapiens ont décommandé et donc qu'on s'est retrouvé un nombre impair et qu'un des stagiaires de l'année dernière devait arriver le mardi...donc un peu tard pour prendre en charge D. Donc c'est moi qui m'y suis collée à plein temps.
Normalement, la majorité des stagiaires sont des étudiants en archéologie funéraire niveau licence minimum ou des fouilleurs de l'INRAP ayant un certain niveau détudes (Maîtrise ou DEA). Le stage et tout ce qu'on y fait demandant beaucoup de patience et de cogitage intellectuel, ça ne pose pas trop de problème. Mais pour cette fois, il y avait aussi D., technicien à l'INRAP. Technicien ça veut dire fouilleur de base, sans autre qualification. le type vient du bâtiment, il n'a pas fait d'études (donc pas d'archéo non plus). Donc bien spur, ça a été beaucoup plus difficile pour lui et j'ai été chargée de l'épauler pendant 15 jours non stop pour qu'il réussisse à faire tout bien, ce qu'il a réussi. Très gentil et très motivé, D. a quand même mis ma patience à rude épreuve en se comportant souvent comme un gamin de 10 ans face aux problèmes (non, je veux pas faire ça parceque j'ai pas envie). C'est le genre de type qui est ouvrier et qui clame haut et fort qu'il est très content comme ça parcequ'il ne veut surtout pas de responsabilité, quelle qu'elle soit, c'est trop d'emmerde et quand il voit le boulot et les problèmes à gérer de ses supérieurs, il préfère rester un simple ouvrier en bas de l'échelle qui n'a jamais fait d'études (bien martelé régulièrement). Moi je dis OK, mais mon oeil qu'il s'épanouit dans cette situation...surtout qu'un jour il m'a demandé comment marchait une laverie...je le regarde avec des grand yeux ronds et lui explique gentiment. Le gars a environ 35 ans...j'ai eu l'explication : c'est maman qui lui lave son linge...Célibataire, bien entendu. Et je crache mes poumons parceque je clope à mort. Enfin bon... Ca c'est bien passé et ma patience, même si elle a trouvé ses limites (15 jours) ne s'est pas enfuie. je suis prête à être gros fesseur à la fac (oué !).
A part ça, nous étions peu nombreux : 9 et par rapport aux autres années l'ambiance était moins bonne. Car en plus d'être soit prétentieuses (moi je suis à Bordeaux), soit hyper premier degré que tu ne sais pas comment la prendre niveau humour, soit coincées, les nanas de cette année (oui, y'a en général que des nanas, sauf D. donc) étaient aussi bordéliques (je laisse trainer les canettes de boisson vide partout, je ne remplace pas la canette que je prends dans le frigo pour que les autres aussi aient des boissons fraîches derrière, je laisse la cuisine dégueu quand je suis de service, je ne mets pas de nouveau rouleau de papier cul quand je fini l'ancien...et surtout, une fois que Yumi a bien gueulé, je mets un nouveau rouleau de papier cul mais je laisse le paquet vide dans le débarras...). Il n'y a que le dernier jeudi (donc avant dernier jour) où on a bien rigolé et où deux d'entre elles se sont bien lachées avec Milie et moi. Bref, j'ai quand même passé deux super semaines. j'ai découvert le dernier jour sur le quai de la gare que j'habite à deux rues de chez Milie depuis plus d'un an et demi...on ne s'est jamais croisées, on va pourtant aux même magasins de manger... et j'ai pu aussi me remettre dans le bain des nonos, ça m'avait manqué. j'ai bien avancé la rédaction de ma thèse la première semaine. Mon dieu, ça va faire plus de trois cents pages comme c'est parti. yeah !
Me voilà de retour au boulot, fraiche et dispose. Au boulot ma fille : une thèse à rédiger + un examen de conférencier national à préparer.
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